IDEL : LA PROFESSION DE L’ANNÉE

Publié le Vendredi 22 janvier 2021

Edito

Nous revoilà encore une fois au cœur de l’actualité ! Les IDEL, professionnels de santé de l’année ? Nul doute.

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue de sévir et que s’engage la plus importante campagne de vaccination nationale jamais connue à l’échelle du territoire, qui retrouve-t-on encore au charbon et au centre de tous les soins ? NOUS ! Nous, les professionnels du soin de ville, nous les infirmiers libéraux, nous les « indépendants », autrefois accablés, jamais domptés et aujourd’hui remarqués, considérés à leur juste valeur.

Nous l’avions rêvé, Covid l’a fait. C’est vrai, après tout : quel défi imposé par cette pandémie les IDEL ne sont-ils pas parvenus à relever ? Gestion de crise ? Ce n’est pas là qu’on pourra nous prendre à défaut. Sans infos, sans matériel et dans la confusion générale des débuts, nous n’avons abandonné aucun patient ni manqué à aucun de nos devoirs concernant l’offre de premier recours. Dépistage de la population ? PCR, tests antigéniques, on sait faire, on a fait et on continue de faire. Renfort médical en structure ou dans les zones en tension ? Nous sommes plus d’un à avoir donné de notre personne. Donner l’exemple ? En nous vaccinant, nous continuons de le faire, avec un refrain en tête : « Je me vaccine, je me protège ».

Inutile de rappeler notre rôle essentiel dans le relai des messages de santé publique.
La stratégie du moment réside en ces quelques mots : dépister, tracer, isoler, vacciner.
Et à chacune de ces étapes, sans exception, notre rôle est central.

Du dépistage (auquel nous prenons une part active), à la vaccination (que nous assurons, y compris sur nous-mêmes) en passant par le tracing et le suivi d’isolement des patients Covid+ (qui l’Assurance Maladie envoie-t-elle à leur chevet ?), nous sommes là.

Mieux, non seulement nos qualités professionnelles sont reconnues publiquement, mais par-delà, toutes les aptitudes intrinsèques à notre métier sont applaudies : sens de l’organisation et du travail en équipe au sein d’organisations pertinentes ou de CPTS, flexibilité, expérience, endurance… Sans nous, rien de tout ça !

Cerise sur le gâteau, c’est INZEE.CARE, un outil d’adressage patient développé PAR et POUR les IDEL qui est retenu à l’échelle de 8 régions pour mettre en relation patients et soignants ! Je ne peux que me féliciter de notre clairvoyance, nous qui, en région, en faisons usage depuis trois ans déjà. Les efforts finissent toujours par payer, n’en doutons jamais.

Pour autant, ne baissons pas la garde. Il ne faudrait pas qu’acclamés aujourd’hui, les IDEL soient à nouveau conspués une fois l’épidémie derrière nous. Comme j’aime le répéter, servir n’est pas synonyme d’asservir. La vraie responsabilité, celle que nous endossons, ne se dilue pas avec les obligations. Terrasser ce virus est la priorité du moment, mais en filigrane se joue l’avenir de notre profession.

Alors accueillons ce nouvel acte infirmier relatif au suivi de l’isolement des patients, mais appelons-en de nos vœux plusieurs autres. Après tout, nous venons encore une fois de le prouver : quand survient le pire, les IDEL sont capables du meilleur.

Jean-François Bouscarain
Président de l’URPS Infirmiers d’Occitanie