« Objectif : accroître les chiffres du dépistage, parmi les plus bas de France et informer sur les bénéfices d’une bonne hygiène de vie pour réduire la probabilité d’être touché par ce cancer, le deuxième plus meurtrier de France », précise Alain Rochois, élu URPS à l’initiative de la démarche.

« Une mobilisation cruciale »
La mobilisation des infirmiers est cruciale pour sensibiliser la population éligible aux enjeux du dépistage organisé du cancer colorectal ; mais aussi pour renforcer le rôle de l’infirmier en tant qu’acteur de santé publique, d’autant que le sujet du dépistage s’intègre dans le dispositif Mon Bilan Prévention.
Concrètement, cette expérimentation inédite permet, depuis le 18 juin dernier, à 500 infirmiers du territoire ayant préalablement suivi une formation en ligne de 45 minutes, de distribuer le kit et pour cela d’engager la conversation avec leurs patients éligibles, à savoir les adultes âgés de 50 à 74 ans.
« Simple, gratuit et réalisable à domicile, le test immunologique permet de détecter d’éventuelles anomalies avant l’apparition des premiers symptômes. Malgré son efficacité prouvée, la participation au dépistage organisé reste hélas insuffisante », regrette Alain Rochois, invitant chacun et chacune d’entre nous à se former pour pouvoir proposer les kits.
Le cancer colorectal est un enjeu majeur de santé publique :
• 3e cancer le plus fréquent en France et 2e cause de décès par cancer.
• Près de 47 000 nouveaux cas/an, avec un pic chez les plus de 50 ans.
• 90 % de survie à 5 ans si le cancer est détecté tôt, contre 14 % en cas de détection tardive.
L’implication active du professionnel permet d’améliorer significativement la couverture du dépistage. Le rôle clé des professionnels de santé et notamment par les IDELS multiplie par 2 à 3 la probabilité que les patients réalisent le test.
Pourquoi mobiliser les IDEL ?
• Profession de proximité : les IDEL ont un contact régulier, souvent à domicile, avec des patients âgés de 50 à 74 ans, notamment ceux en situation de vulnérabilité, de handicap, ou isolés.
• Lien de confiance fort : dans un cadre moins formel qu’un cabinet médical, les patients se sentent souvent plus à l’aise pour évoquer leurs freins ou appréhensions.
• Rôle éducatif : l’IDEL peut jouer un rôle de pédagogie santé, en expliquant simplement le test, en rassurant, en accompagnant.
Ce que peuvent faire concrètement les IDEL :
1. Identifier les patients éligibles
- Lors des tournées, repérer les patients entre 50 et 74 ans n’ayant pas réalisé leur test dans les deux dernières années.
2. Informer et sensibiliser
- Expliquer le fonctionnement du test immunologique
- Déconstruire les idées reçues : « ce n’est pas sale », « c’est simple à faire », « ça peut me sauver ».
3. Remettre ou commander le kit
4. Assurer un suivi du test
- Encourager le patient à envoyer son test.
- Revenir dessus à la visite suivante si le test n’est pas fait : la relance humaine est décisive.
Impact attendu de l’implication des IDEL
- Meilleure couverture des publics éloignés du soin ou en situation d’exclusion.
- Augmentation des taux de participation au dépistage, notamment dans les territoires à faible densité médicale.
- Valorisation du rôle de l’IDEL comme acteur de prévention, pas uniquement de soins curatifs.
Près de 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans, chez les hommes comme chez les femmes. Ce cancer évolue le plus souvent sans symptômes ni signes perceptibles dans un premier temps. Or, quand il est diagnostiqué à ce stade, il se soigne dans 9 cas sur 10.
C’est pourquoi, dès 50 ans et jusqu’à 74 ans, il est possible de bénéficier d’un test de dépistage par la recherche de sang dans les selles dans le cadre du programme de dépistage organisé.
Ce test est simple et indolore, pratique d’utilisation car il ne nécessite qu’un seul prélèvement de selles. Il est fiable et gratuit puisque pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie sans avance de frais.
En conclusion, rappelons ces quelques chiffres : en Occitanie, le taux de participation au dépistage du cancer colorectal est de 31,3 %, l’un des plus bas de France, très loin de l’objectif national de 65 %. Pour rappel, ce cancer, qui touche plus de 47 000 personnes chaque année en France, reste la deuxième cause de décès par cancer. Pourtant, détecté à un stade précoce, il se guérit dans 9 cas sur 10.