LES FRANÇAIS À LA PLAGE, LES IDELS SUR LE FRONT

Publié le Vendredi 7 août 2020 - Mis à jour le Mercredi 26 août 2020

Entretien avec Jean-François Bouscarain, Président de l’URPS IDEL d’Occitanie, qui explique comment, grâce à l’outil inzee.care, les IDEL s’adaptent pour répondre aussi aux besoin des touristes et renforcer ses critères d’inclusion dans la prise en charge des demandes de soins de santé.

Quel programme pour les IDEL d’Occitanie, cet été ?

Nous nous imposons, au niveau régional, une discipline stricte en lien avec l’évolution de notre outil d’adressage patient Inzee.care. Je vous donne un exemple : ce week-end encore, il a contribué à faciliter l’accès aux soins sans file active. Et nous avons à nouveau battu le record du nombre de soins demandés par la population et les établissements. C’est indéniable, les infirmières sont là où elles sont toujours : sur le terrain.

Comment expliquez-vous ce besoin fort en soins de villes alors que l’été est d’ordinaire une période plus calme pour l’économie française, y compris celle de la santé ?

Cette demande est le fruit de deux conjonctions. D’une part, une arrivée massive de touristes en Occitanie, de l’autre, une montée en charge de la mise à la rue en Post-opératoire. Je rajouterai aussi que dans la mesure où les DMS (Durée Moyenne de Séjour) sont restreintes en raison du Covid, la période se prête au rattrapage des plateaux opératoires : ils récupèrent leur retard cumulé des soins programmés non effectués… que les Idels absorbent en modifiant leur amplitude horaire de travail. Nous l’avons mesurée à plus de 60 heures par semaine pour plus de la moitié d’entre nous !!!

Le covid est encore bien présent et crée de nouveaux rituels.

Oui, tout à fait. Autre exemple : veille de week-end, Inzee.care a pu mobiliser en quelques heures des Idels pour renforcer l’aéroport de Toulouse, en étroite collaboration avec le CHU, au regard de la nouvelle mesure gouvernementale qui consiste à prélever les passagers en provenance de pays a risques.

C’est un exemple de réponse aux besoins des institutions. Quid de ceux de nos familles, amis, touristes ?

Je tiens à un accès aux soins garant de la sécurité, mais surtout social et solidaire, sans aucune barrière ou perte subie par les patient. Or, certains, faute d’interlocuteur parlant leur langue ou comprenant leur handicap n’ont pas de possibilité d’accès aux soins aux cabinets. C’est pourquoi à ma demande et à celles des élus, Inzee.care renforce son offre :

>> offre de la ressource des Idels en capacité de réaliser les tests Covid 19 à domicile

>> Offre des permanences des soins (plages dédiées sans rendez vous pour tout types de soins ) dans les cabinets infirmiers, qui sera d’un renfort précieux lors des pics territoriaux de Covid 19 à diagnostiquer

>> Multiplication des acteurs pour proposer le vaccin de la grippe et demain celui du Covid 19 ,

>>> identifier les cabinets de soins infirmiers accessibles comme ressource territoriale de prélèvement en période de pic épidémique

>>> Affichage et répertoire de la ressource Infirmière parlant une langue en plus de la Langue Française

>>> Offre de la ressource en cabinet Accès aux handicapés

Nous sommes peut-être en plein mois d’août, en pleine période de « vacances », mais là encore, on attend les IDEL au tournant. Et elles y sont déjà.

Les IDEL, irremplaçables ?

Je ne vois pas comment on va pouvoir nous remplacer…(cf Ségur) car dans tous les systèmes proposés, la responsabilité repose sur une hiérarchie obsolète en période de crise car absente, en congés, en droit de retrait ou ne faisant QUE ses heures. Ce qui n’est pas notre cas. Non, nous, on assume en serrant les dents et sans pleurer ! Il va falloir certes faire des choix, mais j’aurai prévenu : toucher au tissu libéral infirmier sera avec certitude une perte de chance pour les patients, la santé en général, la société dans son ensemble, qu’on se le dise.