Qui êtes-vous et que faites-vous ?
Je suis psychologue dans le service d’Onco-Hématologie pédiatrique, à l’hôpital Arnaud de Villeneuve, au CHU de Montpellier. J’accompagne les enfants atteints de cancer et leurs proches (essentiellement parents et fratrie) pendant et souvent après la maladie de l’enfant. L’annonce d’un cancer chez l’enfant est, comme le disent beaucoup de parents, un « Tsunami » dans leur histoire familiale. Confrontés à ce qu’ils considèrent comme une injustice terrible et de surcroit potentiellement mortelle (environ 20% de décès), il leur faut retrouver un nouvel équilibre durant des mois voire des années pour faire face au lourd quotidien des thérapies d’abord, et aux conséquences ensuite, des séquelles laissées par la maladie et les traitements. Les psychologues et pédopsychiatres sont présents pour les accompagner de différentes manières tout au long de ce parcours si particulier. Notre rôle est également de soutenir les équipes hospitalières et libérales qui vont accompagner ces enfants et familles car les « vibrations émotionnelles » sont fortes pour chacun d’entre nous.
Qui est la SFPO et quels sont ses principaux objectifs ?
Cette société créée il y a une quarantaine d’années par des psychiatres, des psychologues et des cancérologues, s’est donnée comme mission principale, de porter le soin psychique au cœur de la cancérologie aussi bien dans les services de patients adultes que dans les services pédiatriques. Les adhérents de la SFFPO sont principalement, de par leur vocation, des psychologues et des psychiatres mais également (et de plus en plus) tous les professionnels de la cancérologie : médecins, infirmiers, rééducateurs… La SFFPO aborde sur le mode pluridisciplinaire les problématiques psychologiques propres au champ de la cancérologie. La diversité de nos adhérents reflète cette pluridisciplinarité.
On vous retrouvera bientôt à Montpellier…
Exact. La SPPFO organise chaque année un congrès dans une ville française sur une thématique différente. Et cette année, il se tient à Montpellier.
C’est le moment fort de l’année ?
Oui. Mais outre ce congrès annuel qui est un temps fort de la vie de notre société, nos actions sont vastes : actions de formation, édition d’une revue papier et online, travaux d’expertises auprès de l’INCa, l’HAS ou d’autres sociétés savantes, édition de référentiels et de recommandations en ligne sur notre site, et également la parution d’une newsletter quadriannuelle.
Pour en revenir au congrès, quel est l’objet et le sujet de l’édition montpelliéraine ?
Nous avons choisi cette année le thème de la Relation, au regard de toutes les innovations qui bouleversent nos pratiques de soignants ces dernières années et qui vont durablement impacter sur « nos savoir-faire » et « nos savoir-être » dans les années à venir. Le comité scientifique a donc choisi comme titre : « La relation au cœur des innovations en cancérologie ».
L’augmentation de l’ambulatoire, les thérapies « per-os » qui permettent un maintien au domicile, sollicitent de plus en plus les professionnels de proximité. Ceux ci demandent souvent formation et accompagnement dans ces domaines qu’ils ne maitrisent pas toujours du fait de l’évolution rapide des pratiques. Cette question nous concerne tous. De nouvelles technologies comme les téléconsultations, les dispositifs implantés qui transmettront des données directement au médecin (etc.) vont bouleverser nos rapports aux patients. Nous n’avons pas le temps d’attendre et de subir ce qui se profile ; il faut anticiper et reposer les bases fondamentales de ce qui doit rester le cœur de notre métier, la relation au patient. C’est tout l’enjeu de ce congrès et c’est dans la pluridisciplinarité que nous pourrons élaborer des recommandations à transmettre aux tutelles. Les patients et les associations de patients seront présents de différentes façons durant ce congrès.
Les temps forts de ces 3 journées ?
Il y a plusieurs temps forts car nous avons plusieurs objectifs. Le mercredi 13 novembre après midi est plus spécifiquement réservé aux professionnels qui veulent travailler dans le cadre d’ateliers de formation continue sur des thématiques prédéfinies que chacun retrouvera dans le programme. Les jeudi et vendredi 14 et 15 novembre sont construits sur la pluridisciplinarité de nos actions autour de la relation.
Nous sommes très honorés que le président de l’INCa fasse le discours d’ouverture de ces journées. C’est le signe que nos tutelles sont conscientes des enjeux humains de demain et prêtes à écouter les professionnels de terrain que nous sommes. Ensuite, chaque plénière sera, je l’espère, un temps fort avec tout d’abord la parole des patients sous la forme de petites vidéos au début de chaque plénière pour ne pas oublier qu’ils sont au centre de nos préoccupations et ensuite avec des intervenants d’horizons différents : psys, cancérologues, infirmiers, philosophes, et des spécialistes de toutes ces innovations qui nous attendent dont l’intelligence artificielle.
Enfin, je ne voudrais pas oublier deux autres temps forts de ce congrès qui se veut accueillant et convivial, le mercredi soir à 18 :00, chacun pourra venir assister gratuitement à la présentation en avant première d’un documentaire réalisé par France 3 dans le service d’onco-hématologie pédiatrique du CHU de Montpellier, intitulé « La vie d’abord ». Et le jeudi soir à 18 :00 également, les plus talentueux d’entre nous en musique, offriront aux congressistes un concert d’environ 45 minutes.
S’inscrire : congres-sfpo.com